Fermez les yeux un instant.
Imaginez que l'on vous enlève tout ce qui vous définit d'ordinaire :
Votre nom.
Votre métier.
Vos diplômes.
Vos possessions.
Votre statut social.
Vos croyances sur ce que vous êtes censé être.
Que reste-t-il ?
Qui êtes-vous, sans l'étiquette que l'on met sur votre front, sans l'histoire que vous racontez aux autres – et à vous-même – pour exister dans ce monde ?
Nous passons tant de temps à accumuler.
Des objets, des réussites, des reconnaissances, des preuves que nous avons une place ici.
Nous disons "je suis avocat", "je suis médecin", "je suis entrepreneur" comme si ce que nous faisions pouvoir reprendre ce que nous sommes.
Mais si, demain, tout cela disparaissait ?
Si, par un étrange tour du destin, on vous retirait votre fonction, vos biens, votre statut…
Seriez-vous toujours vous-même ?
Ou vous sentez-vous perdu, vide, sans existence propre ?
Et puis, il y a nos croyances.
Tout ce que l'on a construit sur ce que nous devons être, ce que nous devons réussir, ce que nous devons prouver.
Nous avons appris à nous raconter une histoire cohérente , à tisser une identité rassurante, un personnage auquel nous nous accrochons avec force.
Mais qui serions-nous si nous lâchions prise sur cette histoire ?
Si nous acceptons de ne pas être un rôle, mais une simple présence ?
Si nous nous regardons sans masque, sans justification, sans attente ?
Que reste-t-il, alors ?
Peut-être que ce qui nous définit réellement ne s'accroche pas à un titre, à une possession, à une certitude.
Peut-être que ce que nous sommes, c'est ce qu'il reste quand tout le reste tombe.
Un regard, une énergie, une manière d'aimer, une façon unique d'exister dans ce monde.
Nous sommes les instants où nous avons fait preuve de tendresse, de courage, de curiosité.
Nous sommes les traces invisibles que nous laissons dans le cœur des autres.
Nous sommes le silence entre les mots, l'intuition qui nous traverse, le frisson d'une vérité que l'on reconnaît sans pouvoir l'expliquer.
Et si, au lieu de chercher à ajouter toujours plus à notre identité, nous apprenions à nous dépouiller ?
À voir ce qu'il ya au-delà du bruit, au-delà du paraître, au-delà des couches de conditionnement ?
Peut-être qu'alors, nous comprenons enfin que nous avons toujours été là.
Imaginez que personne ne sait qui vous êtes .
Que l'on ne connaît rien de votre passé, de vos succès, de vos échecs.
Vous entrez dans une pièce, sans explication, sans justification.
Comment existeriez-vous ?
Que dégageriez-vous, si vous ne pouviez plus vous appuyer sur ce que vous avez construit ?
Si cette pensée vous effraie, c'est peut-être qu'il est temps de rencontrer la personne qui se cache derrière tout ça.
Et peut-être que cette personne-là, libérée de tout le superflu, a bien plus à offrir que vous ne l'auriez jamais cru.
On passe notre vie à vouloir être quelqu'un, alors que tout l'enjeu est peut-être d'oser être soi, sans artifice, sans camouflage, sans validation extérieure.
Car au fond, ce que nous cherchons, ce n'est pas d'être vus.
C'est d'être reconnu.
Mais pour cela, encore faut-il se reconnaître soi-même.
Moins de rôles, plus d'essence. Moins de bruit, plus de vérité. Ça vous tente ?
Parlons-en !
Aline