Chers lecteurs et lectrices de ce blog,
Vous le savez, j’aime partager avec vous ces instants de coaching qui marquent, qui font écho.
Et là, je ne pouvais pas attendre.
Je viens tout juste de terminer une séance, et l’histoire de Camille m’habite encore.
Alors, avant que l’émotion ne retombe, je vous écris, à chaud, parce que certains récits méritent d’être transmis.
Scène d’ouverture : "J’ai l’impression de ne plus exister pour moi."
Camille entre, un sourire collé sur le visage.
Elle s’assoit et commence à parler avant même que je ne pose une question.
— "Franchement, ça va. Y a pire que moi."
Je la regarde sans rien dire.
Elle baisse un peu les yeux et souffle :
— "Bon, ok… En vrai, je suis épuisée. Tout le monde attend quelque chose de moi. Au boulot, à la maison, même avec mes amis… et moi, au milieu de tout ça, j’ai juste l’impression de disparaître."
Pause.
— "Mais tu dis quoi, quand tu n’en peux plus ?"
Elle rit, nerveusement.
— "Je souris et je dis ‘oui, bien sûr’."
Flashback : L’apprentissage du ‘sois gentille’
✔ Camille a toujours été la bonne élève, la bonne amie, la bonne collègue.
✔ Elle sait apaiser les tensions, faire plaisir, éviter les conflits.
✔ Elle a appris que dire ‘non’, c’est risquer d’être mal vue, jugée… rejetée.
— "Je ne supporte pas que quelqu’un soit déçu par moi."
— "Et toi, tu n’es jamais déçue par toi-même ?"
Elle fronce les sourcils.
— "Comment ça ?"
— "Tu es là, assise devant moi, à bout de souffle… Tu crois que ton ‘toi’ intérieur n’est pas déçu qu’on ne pense jamais à elle ?"
Silence. Un silence qui dit beaucoup.
Le moment pivot : Entre le ‘oui’ aux autres et le ‘non’ à soi
Elle réfléchit. Longtemps. Puis lâche :
— "Si je dis non… les gens vont être déçus."
— "Et s’ils le sont ?"
Elle cligne des yeux.
— "Ben… c’est nul."
— "Tu veux être aimée… ou être respectée ?"
— "Les deux."
— "Mais si tu n’oses jamais dire ‘non’, ils aiment qui, exactement ? Toi, ou l’image de toi qui arrange tout le monde ?"
Elle reste silencieuse ( encore)
Puis, doucement :
— "Je crois que j’ai peur que si j’arrête de donner autant… on m’aime moins."
Ce qu’elle croyait être une qualité… et ce qu’elle réalisait vraiment
✔ Elle pensait que dire oui garantissait l’amour des autres.Mais, parfois, ce qu’ils aimaient, c’était surtout sa disponibilité permanente.
✔ Elle croyait que refuser, c’était être égoïste.Mais elle commençait à comprendre que s’oublier, c’est un autre type d’égoïsme : celui qui sacrifie ses propres besoins.
✔ Elle avait peur d’être jugée.Mais elle réalisait que les relations solides ne se construisent pas sur le sacrifice, mais sur l’authenticité.
— "Donc… si je pose mes limites, ça ne veut pas dire que je suis une mauvaise personne ?"
— "Non. Ça veut juste dire que tu es une personne qui apprend à s’aimer autant qu’elle aime les autres."
Scène de résolution : Un ‘non’ qui change tout
Quelques semaines plus tard, Camille revient.
Elle a dit non.
Un petit "non".
Pas parfait...
Pas sans peur...
Mais elle l’a fait !
— "J’ai refusé d’être celle qui rattrape encore un dossier à la dernière minute. J’ai dit que je n’avais pas le temps. Et… personne ne m’a fait de reproche."
Elle me regarde, encore un peu incrédule.
— "Ça paraît bête, mais j’ai l’impression d’avoir récupéré une part de moi."
Je souris. ( oui, je suis contente )
— "Et si le vrai respect, ce n’était pas que les autres t’apprécient… mais que toi, tu te respectes enfin ?"
Elle hoche la tête.
— "J’ai encore du boulot… mais je crois que je commence à comprendre."
Moralité de l’épisode ?
???? Dire oui pour éviter de décevoir, c’est souvent se décevoir soi-même.
???? Les vraies relations acceptent les "non" autant que les "oui".
???? S’oublier pour plaire finit toujours par nous rattraper.
Et vous, à quel moment avez-vous dit "oui" en pensant "non" ?
To be continued… ????
Avec toute mon affection,
Aline