Au fil des accompagnements, j'ai cherché une approche qui permettra vraiment aux personnes que j'accompagne de se retrouver .
Parce que, soyons honnêtes, on peut parler stratégie, performance, mindset , mais au fond, ce qui compte, c'est : Qui suis-je ? Où est ma juste place ?
Je suis une coach qui ne croit pas aux outils .
Et pourtant, j'en crée tout le temps.
Une contradiction ? Peut-être.
Ou peut-être simplement la conviction qu'un bon outil n'est jamais une vérité en soi, mais un tremplin vers soi.
Alors, au fil du temps, j'ai développé cette métaphore des trois jardins .
Parce que ce que nous sommes ne se réduit jamais à une seule version de nous-mêmes .
Nous sommes multiples, mouvants , et nous naviguons entre trois espaces :
Le jardin public – celui que nous montrons au monde.
Le jardin privé – celui où nous laissons entrer les personnes de confiance.
Le jardin secret – celui que nous gardons pour nous seuls.
Je me suis souvent retrouvée face à des clients qui disaient :
"Je me sens perdu(e). Je ne sais plus qui je suis."
"Je réussis, mais je ne me reconnais plus dans ce que je fais."
"Je donne l'image d'une personne forte, mais à l'intérieur, c'est le chaos."
Et au fond, à chaque fois, c'était la même histoire sous des formes différentes .
Ils étaient prisonniers de leur propre jardin .
Certains avaient un jardin public parfait , bien entretenu, fleuri, impeccablement taillé…
Mais plus rien derrière .
Ils avaient construit un personnage, une réussite, une image… et s'y étaient enfermés.
D'autres avaient un jardin privé fragile , mal entretenu, envahi par les mauvaises herbes des relations superficielles ou épuisantes.
Ils n'avaient plus d'espace où être vraiment eux-mêmes , où se reposer sans jouer un rôle.
Et puis, il y avait ceux qui avaient un jardin secret devenu une forteresse .
Un jardin si verrouillé qu'ils en avaient perdu la clé eux-mêmes .
Et c'est là que tout s'est éclairé pour moi .
Nos déséquilibres viennent de ces espaces que l'on néglige, que l'on laisse se détériorer, ou que l'on abandonne complètement.
C'est ce que l'on montre aux autres .
Celui que l'on affiche fièrement, celui que l'on soiigne pour être reconnu, accepté, respecté.
J'ai accompagné un dirigeant dont l'entreprise cartonnait.
Sur le papier, il avait tout pour être heureux. Mais à l’intérieur, il ne ressentait plus rien.
Il m'a dit un jour :
"Je donne une image inspirante aux autres, mais moi, je ne me reconnais plus dans ce que je fais."
Il avait soigné son jardin public… mais laissé le reste à l'abandon .
Et si on ne cultive que l'apparence , on finit par se perdre dans un rôle qui n'est plus le nôtre.
C'est ici que nous laissons entrer les personnes qui comptent .
Mais pour cela, encore faut-il oser ouvrir la porte .
Une entrepreneure que j'accompagnais se sentait seule.
"Je connais énormément de monde, je suis entourée, mais… qui me connaît, moi ?"
Elle avait beaucoup de relations, mais peu de connexions profondes .
Un jardin privé mal entretenu , où elle laissait entrer trop de monde, trop vite, sans jamais se sentir vraiment vue .
Nos relations sont un miroir.
Si nous n'entretenons pas notre jardin privé, nous risquons de nous perdre entre des liens vides de sens ou de nous isoler totalement.
C'est l'espace le plus intime .
Celui que l'on ne montre à personne , que l'on protège, que l'on cache parfois même à soi-même.
Mais ce jardin peut devenir un piège .
J'ai accompagné une jeune femme qui avait construit un jardin secret si bien gardé… qu'elle n'arrivait plus à y entrer elle-même.
Elle me disait :
"Je ne sais même plus ce que je veux. J'ai tellement avancé en fonction des autres, des attentes, de mon rôle… que je ne sais plus ce qu'il ya derrière tout ça."
Si on ferme trop hermétiquement notre jardin secret , on fini par s'y perdre.
Si on l'ouvre trop, on n'a plus d'espace rien qu'à soi .
L'équilibre est subtil.
Au fil de mes accompagnements, j'ai vu que ce travail n'a rien d'anodin .
Si votre jardin public est trop dominant , demandez-vous : "À quoi ressemblerait ma vie si je ne devais impressionner personne ?"
Si votre jardin privé est en friche , posez-vous : "À qui ai-je envie de donner une place plus grande ? Et qui dois-je éloigner ?"
Si votre jardin secret est inaccessible , reconnectez-vous : "Que voudrais-je dire, faire, exprimer si je savais que personne ne jugera jamais ?"
Nous avons tous ces trois jardins en nous.
Mais les entretenir est un choix conscient.
Je n'ai pas créé cette approche pour donner une énième "grille de lecture".
Je l'ai créé pour offrir une manière simple de comprendre nos déséquilibres et d'y remédier.
Alors aujourd'hui, regardez vos trois jardins.
Quel est celui qui a le plus besoin de vous en ce moment ?
Si vous avez envie de jardinner avec moi, je suis prête à enfiler mes gants,
Aline